VIH – Accommodement raisonnable : mesure d’inclusion sociale

Il arrive parfois que les personnes vivant avec le VIH vivent de la discrimination au travail en raison de règles établies au sein de leur compagnie. Pour remédier à ces discriminations dites indirectes, un employeur a l’obligation d’accommoder les employés qui en font la demande, en prenant des mesures d’adaptation. L’accommodement raisonnable intervient donc pour essayer de rééquilibrer une situation qui s’avère discriminatoire pour un employé présentant un handicap. Cependant, même si cette obligation est inscrite dans la loi, force est de constater que certains employeurs ne savent pas qu’ils ont ce devoir d’accommoder, et leur refus entraîne parfois des conséquences désastreuses pour l’employé.

Une personne vivant avec le VIH que j’ai eu l’occasion d’accompagner au Service VIH info droits, en a malheureusement fait les frais. Alors que son état de santé se dégradait dangereusement, cette personne a souhaité continuer tout de même à travailler, voulant rester active et ne pas donner trop de place à la maladie. Elle n’a cependant pu éviter de s’absenter pour raisons de santé à de nombreuses reprises. Et c’est là que les difficultés ont commencé pour elle, car chaque absence devait être obligatoirement justifiée par un certificat médical dûment daté du premier jour de l’absence. Malheureusement, la personne n’a pas toujours pu voir son médecin dès ledit premier jour – que ce soit en raison de ses symptômes ou du manque de disponibilité du médecin – et par conséquent, elle n’a pu fournir systématiquement le justificatif exigé. C’est ainsi qu’elle s’est vu imposer une première sanction, consistant en une journée de suspension de salaire, puis une deuxième, puis une troisième, et ainsi de suite, de sorte qu’elle perdait de plus en plus d’argent. Se sentant incomprise par son employeur, elle a commencé à angoisser, ce qui a eu un impact négatif sur son état de santé, entraînant davantage d’absences, et donc davantage de pertes de salaire, et ainsi de suite…

Pourtant, ce cercle vicieux dramatique aurait pu être évité, si l’employeur avait pris en considération la demande d’accommodement de son employé, consistant à pouvoir justifier de son absence, quand il n’était pas possible de le faire le premier jour, par un certificat médical daté d’un autre jour.

Afin de remédier à ce genre de situation, la Table sur l’emploi et les incapacités épisodiques, dont la COCQ-SIDA fait partie, a décidé de créer une formation sur l’accommodement raisonnable destinée aux employeurs. L’objectif est d’informer employeurs et organismes gravitant dans le domaine de l’emploi de la spécificité des incapacités épisodiques, dont le VIH fait partie. Il s’agit en particulier de les sensibiliser aux défis et difficultés que rencontrent dans le cadre du travail les personnes vivant avec ces incapacités et de leur expliquer les différentes façons d’accommoder celles-ci, comme la loi l’exige.

En cette journée de la fête des travailleurs, je tenais donc à saluer cette belle initiative visant à favoriser l’inclusion sociale des personnes vivant avec un handicap, dont les personnes vivant avec le VIH font partie. Alors, n’hésitez pas à faire connaître cette formation à votre entourage ou à votre employeur, afin de promouvoir et faire respecter les droits de tous !

Camille Alix
COCQ-SIDA

 

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