Sécurité alimentaire et santé des personnes vivant avec le VIH/sida au Canada : bientôt des données

Les résultats de l’étude en cours au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique pourront-ils contribuer à la compréhension de l’impact de la sécurité alimentaire sur les personnes vivant avec le VIH?

L’étude vise à évaluer l’ampleur du problème de l’insécurité alimentaire (accès à la nourriture, qualité et diversité des aliments) et à en examiner les liens avec les déterminants de la santé, tels l’environnement, le soutien social, la santé mentale, l’accès au logement, etc. Ce projet de recherche communautaire est un exemple concret de mise en application du principe GIPA*, visant la participation active des personnes vivant avec le VIH dans la riposte au VIH/sida, notamment à travers l’exercice de leurs droits et responsabilités. Il mise d’abord sur la collaboration de personnes séropositives, à titre de pairs de recherche, dans la collecte des données auprès de centaines de canadiens vivant avec le VIH. Nous croyons que cet engagement envers les communautés est un gage de meilleurs résultats, puisqu’il favorise l’empowerment de celles-ci et facilite l’appropriation des données de recherche dans les communautés locales.

Cette étude permettra de mieux comprendre les enjeux essentiels qui concernent l’alimentation des personnes vivant avec le VIH. Les résultats préliminaires disponibles en Colombie-Britannique** indiquent d’ores et déjà les conséquences néfastes d’une alimentation carencée sur l’observance thérapeutique et la santé générale des personnes vivant avec le VIH, en particulier pour celles en situation de marginalisation sociale, comme c’est le cas dans le quartier Downtown Eastside à Vancouver.

Ces résultats sont cependant insuffisants pour que nous puissions en tirer des conclusions adaptées au contexte québécois. Quelles sont les manifestations spécifiques de cette problématique au Québec? Comment allons-nous travailler ensemble pour transformer cette réalité préoccupante qu’est l’insécurité alimentaire? De l’autonomie des personnes touchées par cette situation aux changements politiques, l’action devra être concertée et engagée.

Financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), cette étude est un partenariat de la Coalition des organismes communautaires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA) et de l’Ontario HIV Treatment Network (OHTN). Dr. Marina Klein, du Centre de santé de l’Université McGill, assure la direction scientifique du projet au Québec. Huit organismes communautaires québécois, répartis dans les régions de Montréal (CASM, GAP-VIES, ACCM, GEIPSI et FADSM), de la Capitale Nationale (MIELS-Québec), de l’Estrie (ARCHE de l’Estrie) et de l’Outaouais (BRAS-Outaouais), s’y impliquent activement.

Mélina Bernier et Jérémie Butoyi
COCQ-SIDA

*http://www.unaids.org/fr/resources/presscentre/featurestories/2007/march/20070330gipapolicybrief/

**Anema. A, et al. , 2009. Abrégé # 6403; Rourke S et al., 2009. Abrégé # 0055

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