Le défi d’Édith : une journée par mois avec le t-shirt « Je suis séropo »
À l’approche du 1er décembre, Journée mondiale du VIH/sida, j’ai pensé faire une action hors des milieux communautaires que je suis habituée de fréquenter. J’ai travaillé pendant 3 ans et demi avec des hommes vivant avec le VIH et leur force, leur courage et leur résilience m’ont tellement touchée, que j’en ai fait un de mes combats.
Alors cette année, je me lance un défi par mois : porter le chandail « Je suis séropo » et vous rapporter sous forme de texte, de capsule vidéo et autres, mes aventures.
Premier défi : 19 novembre 2015
Aujourd’hui un comédien américain a annoncé son statut sérologique au VIH, il s’est fait ramasser et traiter comme une merde. Ça a l’air qu’une de ses ex-collègues de jeu aurait même dit : beurk ! J’en suis restée pantoise ! Comment peut-on réagir comme ça en 2015 ? Je sais que moins on en connaît, plus on a peur, mais bon…
Aujourd’hui, sans savoir tout ça, j’ai décidé de débuter mon défi de porter mon t-shirt « Je suis séropo». Je l’ai mis pour aller à mon cours de danse Lindy hop (swing), qui est un milieu assez hétérosexuel et sans lien direct avec VIH. Je me suis dit : quel excellent endroit pour débuter mon défi !
J’ai enlevé ma veste et observé les regards : certains ont regardé les lettres et ont détourné prestement le regard. Il y avait un « on-fait-comme si-de-rien-n’était » qui flottait dans l’air. D’autres ont regardé attentivement mon chandail puis mon visage et j’ai senti un malaise. Une amie m’a fait un pouce dans les airs en signe d’assentiment et de triomphe. Un collègue m’a dit : « séropositif ? Ah bon alors tu l’es ? ». J’ai pointé le chandail et dit : « ben oui, et toi ? ». Difficile de continuer cet échange entre deux pas de danse… Un ami m’a dit en regardant mon chandail « alors c’est ton statut ? » j’ai répondu qu’on pourrait en reparler plus tard s’il voulait, mais ceci n’a pas eu de suite.
À la fin du cours, certains m’ont demandé c’était quoi mon projet en lien avec le chandail, surtout que j’essayais de me prendre en photo avec, ce qui n’est pas simple. Je leur ai expliqué que je faisais un défi d’un an, en portant le t-shirt un jour par mois. Les gens semblaient trouver ça bien, j’ai eu des félicitations et des encouragements. On a parlé du coming-out de ce comédien et des risques sociaux qui en découlent. J’ai surtout été touchée de voir et sentir que mes amis, malgré l’affichage de mon statut sérologique, étaient là pour moi.
Vivre avec le VIH semble une réalité presque oubliée quand on ne vit pas proche de quelqu’un qui vit au quotidien avec ce virus.. Beaucoup de personnes vivent avec lui, et malgré leur statut sérologique, ce sont celles et ceux que vous connaissez et aimez. Leur statut sérologique au VIH ne change rien pour vous, , alors pourquoi en faire tout un plat?! Soyez ouverts et remplis de douceurs pour eux au contraire, ça fait une différence!
Sur ce, bonne journée mondiale du VIH/sida a toutes les magnifiques personnes que je connais qui vivent avec lui. Rendez-vous pour la vigile du 1er décembre au parc de l’espoir (Coin Panet et Ste-Catherine).
À dans un mois !
Édith Gauthier
Étudiante et candidate à la maitrise en sexologique profil recherche UQAM.
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