Journée internationale contre les violences faites aux femmes

Année après année, les violences faites aux femmes restent malheureusement un enjeu international majeur, notamment en termes de santé publique. Ces violences sont inacceptables et doivent être vigoureusement combattues.

Les femmes, comme les hommes, sont susceptibles de contracter le VIH, mais la violence à l’encontre des femmes les y rend encore plus vulnérables. La violence peut directement ou indirectement exposer à la transmission du VIH : on pense aux violences sexuelles qui représentent une source d’exposition directe dramatique des femmes. Les violences, ou la peur de ces dernières, peuvent en outre indirectement exposer les femmes en empêchant certaines d’entre elles d’être en mesure de prendre des décisions quant au choix d’avoir des relations sexuelles ou pas, quant au type de relations sexuelles et quant au port d’un condom. La violence est également susceptible de les dissuader de se faire dépister ou même d’aller chercher de l’information sur le VIH.

Il y a malheureusement une autre violence à l’encontre des femmes qui peut être tout aussi dangereuse : la violence institutionnelle.

La COCQ-SIDA a pris position contre la criminalisation de l’exposition du VIH. Contrairement à ce qui est souvent affirmé, la criminalisation ne protège pas les femmes du VIH car elle ne permet pas de lutter contre les violences ou contre les inégalités économiques, sociales et politiques qui contribuent à les rendre plus vulnérables.

Au contraire, la criminalisation peut encore accentuer cette vulnérabilité pour les femmes qui ne peuvent imposer un condom ou qui sont en situations de violences conjugales et pour lesquelles la divulgation du statut sérologique peut entrainer des violences supplémentaires ou devenir un objet de chantage.

Enfin, l’utilisation du chef d’accusation d’agression sexuelle dans ce domaine est particulièrement problématique pour les femmes : cela revient à assimiler le fait de ne pas divulguer son statut sérologique à un partenaire sexuel au fait de l’agresser sexuellement, alors qu’il s’agit de deux choses très différentes. Ceci banalise l’infraction d’agression sexuelle, agression dont les femmes sont majoritairement victimes.

En ce 25 novembre, Journée internationale contre les violences faites aux femmes, nous souhaitons donc rappeler, comme l’expose le documentaire « Femmes séropositives : dénonçons l’injustice! », que la criminalisation, loin de protéger les femmes, peut les rendre plus vulnérables!

Liz Lacharpagne

COCQ-SIDA


Photo: Campagne «Tous UNIS pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », ONU Femmes, 2014.

Comments (2)

Jacques Gélinas

Déc 03, 2014 at 12:24 PM Reply

merci de nous rappeler des vérités qu’on a tendance parfois à oublier. Ces vérités toujours aussi troublantes et injustes. Ces réalités encore trop souvent présentés.

Jacques Gélinas

Déc 03, 2014 at 12:26 PM Reply

Ces réalités encore trop souvent presentes.

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