Index de la stigmatisation : Comment un projet de recherche compte mettre fin aux inégalités
Nouvellement assistante aux communications à la COCQ-SIDA, Brigitte Ménard écrira plusieurs articles pour ce blogue au cours des prochains mois. Ses textes viseront à mieux faire connaître divers projets de la COCQ-SIDA, incluant la recherche communautaire Index de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH au Québec.
Comment un projet de recherche compte mettre fin aux inégalités
Par Brigitte Ménard
Avez-vous pris connaissance du thème de l’ONUSIDA pour la Journée mondiale de lutte contre le sida 2021 ?
Mettre fin aux inégalités.
Mettre fin au sida.
Mettre fin aux pandémies.
Le projet de recherche communautaire Index de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH au Québec vise justement à mieux comprendre les catégories sociales liées à la stigmatisation des personnes séropositives au Québec, afin de mettre fin, dans un avenir rapproché, aux inégalités vécues par ces personnes.
Les principes GIPA (Greater Involvement of People Living with HIV/AIDS) et MEPA (Meaningful Engagement of People Living with HIV/AIDS) – qui défendent respectivement la participation accrue et significative des personnes vivant avec le VIH dans la réponse à l’épidémie – sont au cœur de l’Index. En effet, les personnes vivant avec le VIH sont incluses à chaque étape du projet de recherche. Entre autres, elles contribuent au choix des inégalités mesurées et voient, à travers leur participation, leur estime et leur confiance en soi renforcées.
Les résultats de l’Index obtenus jusqu’à maintenant sont intéressants. On constate notamment, que les personnes vivant avec le VIH qui présentent le plus haut taux de stigmatisation intériorisée sont 1) les jeunes de 18 à 35 ans, 2) les personnes hétérosexuelles, et 3) celles qui parlent une autre langue que le français. Toutefois, on voit aussi que plus ces personnes ont accès à du soutien affectif, ont des interactions sociales positives et font preuve de résilience, moins elles vivent de stigmatisation intériorisée.
De plus, l’analyse des données sur l’intersectionnalité (ndlr : le croisement et la cumulation de catégories sociales de différence et de marginalisation) démontre clairement que le croisement des zones d’intersections – tel qu’être sans emploi, transidentitaire, avoir un revenu inférieur à 20 000 $ ou avoir une identité de genre « femme » ou « autre » – augmente de façon significative la vulnérabilité et la stigmatisation vécues par les personnes.
On peut conclure que, pour contribuer de façon concrète au mieux-être des personnes vivant avec le VIH, il faut travailler à mettre fin aux inégalités. Après quarante de lutte contre le sida, il est plus que temps d’y voir.
Pour soutenir ceux et celles qui vivent des inégalités et de la stigmatisation, afin de bâtir une société plus ouverte et plus accueillante : agissons maintenant !
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